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Vade Retro Satanas, Ce Pulsar est fou,
Il est dans une Nébuleuse Infernale ! |
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LE PULSAR
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Première, dans le catalogue des nébuleuses de Messier, et située à une
distance de 6300 al, le
Crabe
(M1) est peut être l'un des objets les plus observés par les
astronomes. Cette nébuleuse, appelée aussi SN 1054 ou 1054 AD, est le résidu d'une supernovae ayant explosé
en Juillet 1054 et que les astronomes chinois ont observé à l'époque
pendant près d'un mois. Elle fut visible en plein jour. Aujourd'hui elle a
une extension d'environ 10 al. Les observations ont révélé de
nombreuses particularités. Dont l'une est la présence, en son cœur, d'un
pulsar. Il s'agirait d'une étoile à neutrons dont la luminosité
varie au rythme de 30 pulsations par secondes. (33 ms).
Examinons les photographies récentes en haute résolution obtenues par l'
ESO au VLT et par
le NOAO. |
Le Crabe (M1) vu par le VLT

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Réalisée au VLT (The
Crab Nebula in Taurus)
cette spectaculaire photographie est d'excellente qualité. Le pulsar est
situé à peu près au centre. Mais il faut un oeil averti pour le repérer
parmi les nombreuses étoiles que l'on y trouve. Notons qu'il s'agit d'une
pose longue, le pulsar apparaît donc comme une étoile banale bien que très
lumineuse. Notons aussi la présence de gaz très lumineux et de longs
filaments de couleur rouge. |
Le Crabe vu par le NOAO

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Le
NOAO a réalisé, lui aussi, avec le télescope de 3,5 m
WIYN,
une excellente photographie qui peut incontestablement rivaliser avec
celle du VLT.
C'est en examinant ces deux images qu'un troisième document réalisé par le
NOAO a été trouvé. Et c'est ce document, ci-dessous, qui
nous a incité à regarder d'un peu plus près le pulsar. |
Le Pulsar vu par le NOAO

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Cette extraordinaire séquence d'images du pulsar a été obtenue à l'aide
d'une caméra à comptage de photons (KPCA),
laquelle a permis d'obtenir une résolution temporelle
exceptionnelle. Le montage animé, ci-dessous, a été réalisé en prenant
deux images caractéristiques de la séquence, l'une montrant le pulsar à
l'état OFF, l'autre à l'état ON. On aurait bien entendu pu
en prendre d'autres. Le
NOAO présente la séquence complète sous forme d'une animation aux
formats MPEG et
MOV. Animation que nous vous recommandons de regarder
attentivement. La voici au format compressé et téléchargeable
ZIP. |
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La musique des Pulsars

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Le Jodrell Bank
Observatory a relevé la courbe de variation de la luminosité, en
ondes radio, du pulsar. La période de récurrence est de 33 ms, et la durée
de l'impulsion lumineuse est de 3 ms environ. |
Spectres de quelques Pulsars
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§
Spectres comparés de quelques pulsars :
Cette variation de luminosité a été observée dans tout le spectre
électromagnétique, depuis les ondes radio, jusqu'au rayonnement
Gamma.
Une autre particularité du pulsar du Crabe est que dans l'ensemble du
spectre, les impulsions sont synchrones et en phase. (Voir dans la colonne
de gauche de la figure ci-contre). A notre connaissance, il semble que
le pulsar du Crabe soit le seul à présenter cette particularité. |
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Le
VLT a enregistré, dans le visible, les variations de luminosité du
pulsar.
La curieuse dissymétrie temporelle du pulsar, que l'on observe ici, est
difficilement explicable dans un modèle de jets lumineux symétriques et axi-polaires
issus d'une étoile à neutrons en rotation. |
La Bonne Question |
Qu'est-ce qui fait briller le Pulsar de Crabe ? |
Analyse:
-
Un "pont lumineux" apparaît à chaque maximum
d'éclat du pulsar.
-
Ce pont relie le pulsar avec l'étoile qui est à
coté.
-
La distance séparant le pulsar de cette étoile varie.
La distance est minimale au maximum d'éclat.
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-
Ce pont est-il un artefact instrumental ?
-
Peut-on confirmer par d'autres observations la
réalité de ces faits, et ainsi éliminer l'hypothèse des artefactsa?
-
Quelle distance sépare ces deux étoiles ?
-
La variation de distance est-elle une illusion
optique ou un artefacta?
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C'est pour répondre aux deux premières questions qu'un
traitement informatique a été effectué sur l'image Haute résolution
obtenue par l'ESO.
Le résultat est clair, il apparaît un pont entre les deux étoiles. Mais
comme le temps de pose est long, l'image du pont est la somme de tous les
ponts instantanés qui se sont produits pendant cette pose. (Le pulsar est
l'étoile du bas). On constate que :
-
Le pont de matière se prolonge au delà du pulsar.
-
Deux panaches de matière, issus de la deuxième
étoile, sont visibles
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Le même travail effectué sur
l'image
Haute résolution fournie par le NOAO confirme pleinement ce
résultat. (Le pulsar est l'étoile au centre de l'image, ci-contre.).
Remarquons que :
-
Le pont de matière se prolonge, ici aussi, au delà du
pulsar, sous forme d'un jet.
-
Il apparaît une onde de choc très caractéristique, en
bleu dans l'image traitée issue de celle du NOAO, sa longueur
d'onde est croissante en s'éloignant de la source, qui pourrait être le
pulsar.
-
Les éjections symétriques de matière issues de la
deuxième étoile sont, là aussi, visibles.
-
Dans la séquence d'images obtenu avec le KPCA,
le pont de matière n'apparaît jamais à l'état OFF. Ceci élimine
un effet de seuil lié à la caméra, ou alors il faudrait admettre un
effet de seuil variable en fonction de la luminosité de l'objet observé,
ce qui est peu probable.
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Conclusion:
Le pont de matière
n'est pas un artefact instrumental. Ce n'est pas davantage un artefact de
traitement. Nous avons trois documents issus de sources
différentes qui confirment ce pont:
-
La séquence de la caméra KPCA (NOAO)
-
L'image en Haute Résolution faite par le
VLT et qu'un traitement met en évidence.
-
L'image en Haute Résolution faite par le
NOAO et qu'un traitement met en évidence.
C'est donc un fait bien réel et il s'agit
probablement d'un jet axi-planaire périodique qui ne peut être
confondu avec un hypothétique jet axi-polaire qui serait périodiquement
dirigé vers l'observateur
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L' |
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La Distance:
Pour évaluer la distance séparant les deux étoiles nous
disposons d'un premier étalon, l'extension de la nébuleuse du Crabe qui
est de l'ordre de 10 al. Cela suppose deux conditions que nous supposerons
réunies :
-
Que les deux étoiles soient dans la nébuleuse
-
Que les deux étoiles ne soient pas trop éloignées
d'un plan perpendiculaire à l'axe de visée de l'observateur.
Le fait que ces deux étoiles soient réunies par un pont
de matière permet d'accepter ces hypothèses. En mesurant sur les images la
distance entre les deux étoiles et en la comparant à l'extension de la
nébuleuse on obtient une distance de l'ordre de 0,13 al.
Une autre méthode d'évaluation est possible. Rien ne peut dépasser
la vitesse de la lumière, donc si ce jet est un plasma relativiste projeté
vers le pulsar, et connaissant la période de celui-ci, on peut établir une
distance maximale de propagation. Le calcul donne une distance maximale
inférieure à 10.000 km. D'autre part le problème ne changerait pas
si c'est la lumière du pulsar qui, périodiquement, éclaire un jet
permanent.
-
La distance de 0,13 al élimine d'emblée et
définitivement la possibilité que le pulsar soit dû à un jet axi-polaire
désaxé par rapport à l'axe de rotation du pulsar et éclairant
périodiquement et instantanément l'observateur et l'ensemble du jet sur
une distance de 0,13 al. (Le temps minimal nécessaire est
de l'ordre de 45 jours). Remarquons que la dissymétrie temporelle
du pulsar, relevée par le VLT, élimine aussi ce modèle.
-
La deuxième valeur de distance est totalement
incompatible avec la première.
-
L'observation qui
montre cette quasi simultanéité, nous contraint d'accepter la
deuxième valeur: D < 10.000
km.
-
Il faut résoudre cette contradiction sur la distance
séparant le pulsar de l'étoile à laquelle il est associé.
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L'

s'agrandit |
Variations de distances et ajustage de la distance.
-
Sur les instantanés la distance entre l'étoile et le
pulsar est, à l'état ON, de 45 pixels. Elle est juste,
avant l'état OFF, de 55 pixels environ. La variation de
distance est donc de 10 pixels. Cette variation représente 20 %
de la distance, soit 2000 km.
-
Le trajet aller-retour (4000 km) du pulsar
serait donc parcouru en 33 ms (période du pulsar). Ce qui donne une
vitesse moyenne de l'ordre de 1.200.000 km/s. Vitesse
absolument incompatible avec les lois de la physique.
-
Il faut donc corriger la distance calculée
précédemment dans le rapport 300.000 / 1.200.000 soit 1/4.
Ce qui donne une distance :
D < 2500 km
et une
variation de distance < 500 km.
-
La contradiction des distances s'est encore
aggravée.
-
Pire, cette distance est incompatible avec ce que
l'on sait des dimensions physiques des étoiles. C'est la deuxième
contradiction à résoudre. Il faut donc admettre que les deux étoiles
sont un couple d'étoiles à neutrons de petites dimensions.
-
Comment le pulsar, compte tenu de sa masse,
peut-il subir une variation de distance de 500 Km en quelques ms ? Le
problème de l'inertie est donc posé.
-
Pire encore, comment les télescopes terrestres
peuvent-ils avoir une résolution suffisante pour résoudre des dimensions
aussi faibles à une distance de 6300 al, celle du Crabe ?
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Diamètre apparent du pulsar
La courbe de variation de la luminosité du pulsar
établie par le
Jodrell Bank Observatory permet d'estimer le diamètre apparent du
pulsar. Si la largeur de l'impulsion correspond au temps de propagation
relativiste de l'énergie (plasma et/ou lumière) autour du pulsar alors la
durée de l'impulsion est une mesure assez correcte du diamètre du pulsar.
-
la largeur de l'impulsion est de l'ordre de 3 ms.
Donc le diamètre est de l'ordre de 3c/1000 soit
900 km.
-
Ceci n'est pas incompatible avec le diamètre
théorique d'un pulsar que l'on estime à 20 km, à la condition que le
diamètre ainsi mesuré corresponde en fait au diamètre d'une
magnétosphère associée à ce pulsar.
-
La fluctuation de distance (500 km) serait-il alors
expliquée par la déformation de cette magnétosphère sous l'impact du
jet issu de l'étoile compagne du pulsar. Ce qui résoudrait tous les
problèmes d'inertie qui se seraient posés si c'était le pulsar qui se
déplaçait de cette distance sous l'impact du jet ! Mais cela pose le
problème inertiel du magnétisme du pulsar.
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Hypothèses
Il existe trois solutions pour résoudre
les contradictions de distances, les deux dernières n'étant d'ailleurs pas
incompatibles entre elles :
-
La vitesse limite, celle de la lumière, pourrait être
dépassée dans certaines conditions. Mais évidemment, jusqu'à preuve du
contraire, cette hypothèse doit être rejetée.
-
La distance et l'extension de la nébuleuse du
Crabe ont été surévaluées. Bien que toujours possible, cela est peu
probable; de nombreuses mesures, par diverses méthodes, ont confirmé
cette distance.
-
Il se produit un effet de lentille
(gravitationnelle ou optique) dans le cœur de cette nébuleuse. Le
coefficient de grossissement serait alors dans le rapport des distances,
0,13 al / 2500 km, soit
5.108. Cela
semble totalement irréaliste. Mais si pourtant c'était le cas, alors
l'image du pulsar et de l'étoile compagnon seraient des images résolues.
Justement, l'examen attentif de l'image
traitée, obtenue à partir de l'image
issue du VLT, montre des détails inattendus qui pourraient ne
pas être des artefacts. Nous vous laissons les découvrir. Notons que les
détails apparaissent hors des zones centrales saturées des étoiles. Une
photographie refaite avec un temps de pose très faible est donc
souhaitable. Ces détails font penser à des éjections coronales solaires.
Bernard Lempel , le 21 Janvier 2002
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CONCLUSIONS:
-
Le pulsar est une composante d'un système double
d'étoiles.
-
Un jet, issu de l'étoile compagne, est
périodiquement projeté vers le pulsar.
-
A l'impact, le pulsar s'illumine.
-
Ce jet, probablement constitué de particules chaudes
(Protons et/ou électrons) se comporte comme une série ininterrompue
de décharges électriques dans un gaz.
-
Le pulsar est, comme la terre, très certainement
affublé d'une magnétosphère et d'une "atmosphère". C'est
la déformation de la magnétosphère, sous la pression du jet, qui donne
l'illusion du déplacement du pulsar
-
Le jet se propage au delà du pulsar sous forme d'un
jet collimaté.
-
Le mécanisme en jeu est le même que celui que nous
avons déjà rencontré dans le noyau de la galaxie
M 87 (Système auto régulé
avec un objet massif en suspension dans un jet et amplification
des forces par une voile solaire magnétique). Mais ici nous
sommes en présence d'un système en relaxation. Ceci permet
d'expliquer très simplement la dissymétrie temporelle qui est mise en
évidence par le VLT.
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Un autre système d'étoiles doubles, assorti d'un Jet, dans le Crabe ? |
Source:
ESO (VLT)

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L'examen attentif de l'image HR du Cœur de M1,
(ci-contre à gauche) puis son traitement mettent en évidence l'existence
d'un deuxième couple d'étoiles générant un jet. (Ci-contre à
gauche)
-
Ce couple d'étoiles (à neutronso?)
ne forme pas de pulsar.
-
C'est donc un jet continu, mais il présente
une courbure inexplicable par un simple "vent latéral".
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Dans la page suivante, (Le
Miroir du Crabe) nous montrons comment et pourquoi l'hypothèse de
la lentille, que nous avons évoqué ci-dessus, est non seulement possible
mais qu'elle est aussi, malgré les apparences, vraisemblable. |
Bibliographie : |
-
Jets et
Systèmes binaires - Bernard Lempel.
L'Astronomie Vol 117 - Sept 2003.
SAF. (PDF=1,6 Mo)
-
Le
pulsar du Crabe, Faits et Contradictions.
-
Cluster, Explosions, Plasmoids, Ion Beams - Report on 7th Cluster
Workshop (ESA 15-Mar-2004)
Le mécanisme des jets
relativistes observé
-
Modèles d'avalanche des sous-orages géomagnétiques. (GRPS)
et enfin expliqué ?
-
Séminaire sur les Supernova, à l'occasion du 400ème
anniversaire de la Supernova de Kepler du 9 Octobre 1604,
organisé par l'Institut d'Astrophysique de Paris (IAP).
(excellent Compte rendu rédigé par Monsieur
Jean-Pierre
Martin).
-
The Mouse that soared G359.23-0.82: Une magnifique
confirmation par Chandra de la structure et du mécanisme des pulsars
(Vent stellaire + Magnétosphère + Jet)
-
Suzaku Discovery of Hard X-ray Pulsations from the Rotating Magnetized
White Dwarf, AE Aquarii. Une naine blanche déguisée en pulsar
(Encore un système binaire)
New
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Dernière mise à
jour:
06/03/16 |
Le Miroir du Crabe : |
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